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Formations gratuites SSL consoles L500+/L300

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Suite au succès des formations SSL Live gratuites entamées l’an dernier, SSL France réédite l’opération cette année avec quatre sessions au mois de mars dont deux (Lille et Rennes) se sont déjà déroulées.
A venir, et il est encore temps de s’inscrire, une session à Toulouse en partenariat avec Novelty et une à Bordeaux en partenariat avec Dushow. La formation certifiée SSL Live permet de maîtriser l’écosystème des consoles Live avec trois consoles mises à disposition durant les séminaires destinés aux ingés son et opérateurs façade ou retours.

Le séminaire d’une journée se déroule entre 9h30 et 17h30 de la façon suivante :

– Café d’accueil

  • Vue d’ensemble du matériel et de l’architecture système
  • Configuration du routing et des entrées/sorties
  • Architecture des consoles SSL L300 et L500+
  • Configuration du moteur audio

– Buffet du midi

  • Compréhension et configuration de la surface de contrôle
  • Interface utilisateur et navigation dans l’arborescence
  • Traitement de signal audio et routage de bus
  • Le rack d’effets
  • L’automation

– Clôture avec forum aux questions


Attention pour chaque session de quatre jours consécutifs, le nombre de places disponibles par jour est limité.

Pour Toulouse, les 14, 15, 16 et 17 mars :

  • Stade Toulousain/Espaces Ernest Wallon
  • 114, rue des Troënes – 31200 Toulouse
  • Inscription pour Toulouse avec le lien ici

Pour Bordeaux, les 21, 22, 23 et 24 mars :

  • Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TNBA)
  • 3, place Pierre Renaudel – 33800 Bordeaux
  • Inscription pour Bordeaux avec le lien ici

 

Collaboration directe entre d&b audiotechnik France et Scène de nuit

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Scène de Nuit rejoint ce mois-ci le dispositif de distribution de d&b audiotechnik en France en tant que partenaire distributeur. Forte de nombreuses années d’expérience en prestation et en vente/installation de matériel de sonorisation, la société Scène de nuit est un partenaire de choix pour porter l’offre de la marque auprès des professionnels du spectacle vivant, de la culture, de l’événementiel et de la convention.
Située aux portes de Tours, Scène de nuit est particulièrement bien située pour offrir le meilleur service de proximité aux entreprises et collectivités de la région Centre – Val de Loire, et vient ainsi s’inscrire dans la démarche de développement que d&b audiotechnik entreprend depuis quelques mois en France. d&b audiotechnik France se félicite par ailleurs du choix d’acquisition d’un système Série V par Scène de nuit.

Partenariat entre Bob le Louarne (Eurolive) et Sébastien Bargue (Scène de Nuit). C’est sur cette scène au festival Terre de Son, que Scène de Nuit officiait avec un Système V en Array Processing. Un vrai test live concluant.

Nous avons contacté Sébastien Bargue qui a repris Scène de nuit il y a presque deux ans.

Sébastien Bargue : C’est d’abord une histoire humaine. Je connais Lulu (Didier Lubin) depuis longtemps, J’installe du d&b depuis de nombreuses années dans différents lieux culturels ici en Touraine. Notre parc de diffusion devenait vieillissant et récemment, j’ai dû faire un choix, un choix qualitatif et stratégique.
Un ensemble de paramètres m’ont amené à choisir d&b. Nous avions déjà un parc assez conséquent en point source : des Q7, Q10, M4, Max 15, au total entre 30 et 40 boîtes. C’est donc aussi une suite logique. Et puis, entre nous, il y a des monopoles auxquels je n’avais pas envie d’adhérer, et c’est un moyen de se démarquer.

SLU : Dans quel système as-tu investi ?

Sébastien Bargue : On va commencer avec 16 enceintes de la série V, 12 en 80° et 4 en 120°, douze V-Sub et une paire de V10 pour compléter et faire des front fill. En amplification du D80, le fleuron de la gamme dans des racks touring d&b complétés de quelques D20. L’ensemble sera amené à évoluer au rythme des besoins dans les prochains mois.

SLU : Tu les fais fonctionner en Array Processing ?

Sébastien Bargue : Dans un premier temps non, mais il est fort possible que l’on achète très vite des D80 complémentaires pour y passer, ce qui simplifiera les opérations et améliorera qualitativement nos prestations. Les qualités de l’AP sont indéniables.

SLU : Ton activité se porte bien ?

Sébastien Bargue : Oui nous sommes contents et confiants, le business est en progression, la structure se porte bien. Nous avons aussi plein de projets en tête…

D’autres informations sur le site de Scène de nuit et sur le site de d&b audiotechnik

 

Jean-Philippe Bourdon et Les “Enfoirés”. Le contrôle du navire

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En débarquant au Zénith de Toulouse pour le show des Enfoirés nous ne pensions pas recevoir un tel accueil du capitaine des lumières, Jean-Philippe Bourdon. Sa sérénité est impressionnante, son expérience qu’il partage aisément un régal. Nous poursuivons notre interview en régie pour aborder la programmation et le contrôle.

Clin d’œil à la future campagne électorale ? Cette parodie surjouée par Patrick Bruel et Michèle Laroque au sommet d’une démagogie délirante évite les écueils d’un bleu-blanc-rouge trop tranché pour une belle harmonie ivoire, lilas et corail.

A la régie, entre les deux GrandMA2 trône une pile d’écrans de contrôle et de pupitres ; une assistante recale les conduites, les opérateurs s’affairent aux nouveaux tableaux du soir. Dans un va-et-vient continu, les graphistes chargent le média-serveur Smode qui gère seul les dizaines d’écrans led en fond de scène. Nous poursuivons notre causerie.

SLU : Concrètement comment passes-tu de la conception à la réalisation ?

Jean-Philippe Bourdon : On récupère la modélisation 3D de la salle, quand elle existe, le plan du plateau et les bases des décors, puis je dessine l’implantation entièrement sur Wysiwyg, en modélisant simplement les éléments scéniques. C’est surtout pour bien envisager les espaces, trouver les bons angles d’éclairage, être sûr d’éviter les écrans vidéo…. J’essaie de ne pas me bloquer sur la faisabilité des emplacements de projecteurs.
On en parle avec Yannick Esnault, mon chef électro. On échange sur les solutions d’accroche, le temps de montage. Il m’aide ainsi à passer du rêve à la réalité. On se connaît bien et depuis longtemps. Nous travaillons souvent ensemble. Les descriptifs de scénographie sont arrivés en novembre et j’ai commencé à y réfléchir il y a deux mois (le montage des Enfoirés s’est déroulé les 16 et 17 janvier derniers, NDLA).

Apparition soudaine de quatre bonhommes « highlight », cousus de leds, qui prendront la relève des poursuiteurs pour cette scène dans le public.

SLU : Tu dessines toujours sur Wysiwyg ?

Jean-Philippe Bourdon : Maintenant, ça devient compliqué d’avoir des dispos sur les grandes salles plusieurs jours avant les opérations. Pour les concerts comme ceux de Taratata avec Nagui, on encode tout sur Wysiwyg, avec juste une journée de recalage. Ça remplit son office pour des shows graphiques, bien préparés, avec peu de décors. Dans un théâtre, c’est plus compliqué, car on ne dispose pas du rendu sur les matières et les artistes… mais je dessine quand-même le plan de feu sur Wysiwyg qui est vraiment mon outil de travail, et celui de mon équipe. Il évolue bien, il y a régulièrement de nouvelles fonctions… mais c’est un outil hors de prix, surtout pour les techniciens.

Jean-Philippe Bourdon pendant les répétitions

SLU : Tu t’impliques beaucoup dans la technique ?

Jean-Philippe Bourdon : J’ai des chefs de poste ; on travaille vraiment ensemble, tout le temps. Mon chef électro Yannick, mon opérateur Cédric Parent et d’autres. J’en vois certains plus souvent que ma femme ! J’aime bien comprendre ce qu’implique mon plan, les limitations, les accroches, même le patch… Je ne suis pas opérateur GrandMA, mais on choisit avec Cédric les modes DMX des projecteurs à utiliser et la façon dont on remplit les univers DMX…

Cédric Parent : Ce dialogue nous permet d’économiser du temps d’encodage par la suite, et de simplifier la régie. Ici on a quand même six NPU plus un spare, 16053 paramètres dans la console et 43 lignes DMX… Ça fait peur comme ça mais on consomme beaucoup de lignes avec les MagicBurst (et aussi avec les MagicPanel-FX. NDLA). On s’est offert le luxe de les contrôler sur 203 canaux (sourire), ce qui fait deux machines par univers.

Les switchs Luminex Gigacore et la baie de NPU en passerelle, à l’aplomb de la scène.

Le réseau est très simple, Yannick a fait tirer une fibre de la régie jusqu’au milieu des passerelles et il y a installé le rack de NPU. Tout le reste de la distribution est en DMX. Il n’y a qu’en régie qu’on a un peu de câbles RJ45 et des switchs Luminex pour les consoles, ainsi que derrière les NPU. (Dans cette configuration, comme souvent en télé, l’alimentation secteur des projecteurs et leurs datas partent du grill, les blocks étant répartis dans les passerelles, au plus près des ponts, NDLA).
D’un point de vue plus technique nous avons deux GrandMA2 en régie gérées par Cédric El Ghamrawy et moi-même et un média-serveur Smode avec des graphistes sur leurs ordinateurs. Les deux consoles sont en réseau full-tracking. Je gère toute la lumière et je construis toutes les séquences, avec l’aide de mon collègue pour du re-patchage en live ; il assure aussi le test des machines ou encore le clonage des effets et des séquences.
Ensuite, une fois les vidéos créées et validées par les graphistes, elles sont injectées dans le Smode, adaptées ou transformées suivant les configs du mur de leds et des tableaux. Enfin Cédric programme le déclenchement des médias dans sa GrandMA en injectant son programmeur dans les séquences que j’ai construites, ou en fabrique d’autres. Cela me permet à l’envoi d’être parfaitement raccord puisque mes cues contiennent toutes les informations lumière et vidéo synchro.”

SLU : Vous étiez à l’aise avec deux nuits seulement d’encodage pour toutes ces machines ? (Sept shows des Enfoirés sont prévus du mercredi au lundi, seuls les trois derniers sont enregistrés et serviront de trame pour l’émission. Les artistes se partagent la scène suivant leurs disponibilités, il y a donc au final des dizaines et des dizaines de tableaux différents, NDLA)

Jean-Philippe Bourdon : C’est court, mais la programmation n’est pas figée. Ici il y a du changement tous les jours, des artistes ou des chansons qui s’ajoutent. Dans ce grand laboratoire, le dernier spectacle ne ressemble plus du tout au premier. On encode constamment pendant les répétitions et les balances.

Le poste de pilotage de Jean-Philippe Bourdon, sa console Zero88 sous la main, l’extension de la GrandMA à portée, et une multitude d’écrans de contrôle sous les yeux.

SLU : Quelle part de contrôle as-tu pendant le show ?

Jean-Philippe Bourdon : C’est devenu une habitude, je laisse mes opérateurs se consacrer aux effets et à la musique. On a une remote en commun (une GrandMA2 Fader Wing, NDLA) qui suit les pages de la console, et une console trad, toujours reliée à la GrandMA, avec laquelle je gère les faces, les contre-jours, le public…

La régie lumière. A droite, Eve Ledunois monte la garde devant les écrans, Jean-Philippe à sa gauche surveille la scène, tout comme Cédric Parent et Serge Blin.

Je contrôle le découpage des tableaux, et ils sont sur le rythme musical. Nos rôles n’interfèrent pas, on essaie de garder notre esprit – et nos âmes – focalisés sur scène. D’ailleurs on a une tradition avec mes opérateurs, celle de ne pas porter d’intercom, sauf urgence, pour rester dans notre histoire et nous consacrer exclusivement à notre lumière.
On s’extrait ainsi des multiples tops de la régie et des conversations de la réal. J’ai toujours une assistante à l’écoute de tout, avec sa conduite, qui filtre et fait le lien. Pour cette opération, comme sur d’autres, c’est Eve Ledunois qui m’assiste.

Jean-Philippe Bourdon utilise l’extension MA-Wing sur certains tableaux, où la décomposition des faces est primordiale.

Cédric Parent : J’ai une console volontairement simple, avec un titre par page. Je garde toute ma construction de titres sur des faders ou des boutons séparés, ainsi que les effets. Cela me permet de tout modifier à la volée, avec la sélection des machines en accès direct. Sur une seule cue-list ce serait trop long et je risquerais de faire une fausse manipulation. On est aussi dans un environnement très fluctuant, les titres changent souvent, la conduite évolue. J’ai ainsi davantage de souplesse. Et puis j’adore le côté vivant, musical, avec tout un tas de flashs et de go à envoyer.

SLU : Jean-Philippe, en repensant à tous tes projets, tu as une fierté particulière ?

Jean-Philippe Bourdon : C’est sûr que Taratata fait partie de mon histoire. C’était unique à l’époque, on travaillait sans contraintes. On ne pourrait plus trop le faire aujourd’hui, les émissions appliquent toutes les mêmes recettes, en restant dans les ornières des anglo-saxons.

SLU : Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Jean-Philippe Bourdon : Je n’ai pas encore programmé ma retraite (rire) ! Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais considéré que mon métier était de faire de la télé, mon métier c’est faire de la lumière. Je suis curieux de tout, j’essaye de travailler dans plein de domaines, de l’architectural au concert, même si la télé reste ma principale activité. Après bien sûr il y a des cahiers des charges à intégrer, mais c’est toujours le même principe, il faut adapter sa vision pour le spectateur, qu’il regarde au travers d’une télé, un écran de cinéma ou une scène de théâtre. Et dans les deux premiers cas, tu ne peux pas ignorer la caméra, c’est cet outil qui restitue tes intentions au public.

Loin de faire de la simple figuration, les MagicDot-R osent la comparaison avec les Pointe et les BMFL, dans cette configuration on a peine à les différencier.

Aujourd’hui j’ai envie de changer d’univers, de faire plus de fictions par exemple, de travailler pour le cinéma. Les passerelles entre nos deux mondes n’existent pas mais je m’accroche. Ce qui est intéressant c’est l’inversion des rôles, je redémarre une carrière, je participe à des courts-métrages, des premiers films… Je suis d’ailleurs les traces de ma fille qui est réalisatrice. Elle va peut-être m’employer… (rire) !
C’est bien de se retrouver dans des situations où l’on est moins à l’aise. Le cinéma est un domaine moins familier, je cherche, je doute. En fait je ne suis jamais complétement à l’aise, je ne dois pas être si doué (sourire). À chaque fois que l’on change de contexte, ça change tout en fait… Tu crois pouvoir reprendre tes réglages et les mêmes projecteurs d’un projet à l’autre mais tu n’obtiens pas deux fois le même résultat. Le photon est anarchique… C’est ça qui est passionnant, ce trac et cette angoisse avant de réussir.”

Un homme à la lumière

Durant notre entretien le public est monté à bord. Le show des Enfoirés se vit en famille, comme une soirée de fête. Les lumières de salle s’éteignent, il est temps de laisser Jean-Philippe Bourdon et son équipe à leur quart, complices et sereins.

Le show commence en régie après une longue vidéo Best-off des années précédentes

Le spectacle est d’une durée surprenante, durant cinq heures, les tableaux s’enchaînent doucement. C’est une lente croisière entre de grandes envolées où la troupe des Enfoirés s’ébat dans l’immense décor, et des passages chantés plus intimistes, auxquels succèdent des intermèdes bon enfant quelque peu improvisés, pour laisser les machinistes débarrasser le plateau, avant de voir un artiste enchaîner quelques titres phare de son répertoire.
Les fans ne s’impatientent jamais, ils profitent de ce spectacle comme d’une immense répétition, avec ses mises en place un peu longues. Les erreurs de dialogues et les approximations font partie du charme, surtout quand l’humour involontaire en surgit.
L’important après cette semaine de show sera de pouvoir proposer un spectacle rôdé qui se verra, par la grâce de la télévision, expurgé de toute baisse de rythme. Au sein de ce paquebot de l’humour et de la chanson, certains artistes se révèlent particulièrement efficaces, par leur énergie et leur charisme. C’est le cas de Mickael Youn et Patrick Bruel, ou encore de Tal et Jean-Louis Aubert qui font résonner les titres de Michael Jackson et Téléphone jusqu’en haut des gradins.

Un des plus beaux tableaux, bleu comme la dernière des nuits, c’est le jeu des douches sur les chanteurs qui amène l’émotion finale.

Dans ces conditions, Jean-Philippe Bourdon n’essaie pas de contenir sa lumière tout au long de la soirée. Il va accompagner et nourrir chaque tableau individuellement, avec toute la masse de ses projecteurs, veillant à remplir les axes des dix-sept cadreurs de l’émission. Son traitement des artistes est surprenant pour ceux habitués aux concerts « live ».
Pour rentrer dans les marges des capteurs numériques des caméras, les faces, effectuées par les poursuites, sont volontairement tamisées, et toujours ajustées au plus près, en fonction de l’ambiance et de l’importance de l’acteur. Résultat de cette précision, à l’écran les visages sont toujours parfaitement éclairés et lisibles ; derrière eux les décors resplendissent. On s’émerveille aussi devant la création des images pour les écrans vidéo, paysages animés bluffants de détails. Ce travail d’orfèvre à la conception et la précision du mapping sur les murs de leds sont remarquables.

Une remarquable interaction entre la vidéo et les comédiens au sein d’une somptueuse bibliothèque remplie de livres farceurs. Les MagicPanel-FX égrènent les lettres en réponse au refrain de la chanson.

Dans les occasions plus typées concert, Jean-Philippe laisse la main à ses opérateurs pour vivre la musique, les faisceaux se font plus tranchants, le décor disparaît, l’éclairage devient brut, à l’image des shows de Zénith où l’énergie prime. Si les Robe Pointe font preuve dans toutes les scènes d’un rendu remarquable, masquant forcément l’emploi tout en finesse des BMFL, le MagicPanel-FX Ayrton est sans conteste le nouveau jouet chéri des opérateurs. Ses effets qui se renouvellent constamment en font le vaisseau de l’inventivité des éclairagistes. Sa souplesse d’utilisation l’impose comme une machine caméléon prête à tous les délires.

Belle harmonie du kit lumière tout entier, dans ce tableau tout en sucreries.

Au terme de cette longue soirée, nous voilà arrivés à bon port. Si la mise en scène ne ménage pas ses effets, avec une scénographie riche en décors à tiroirs, un travail sur les images remarquable, ainsi que des interventions dans tous les coins de la scène et du public, le show s’affaiblit cependant des incessantes mises en place nécessaires aux volumineux décors.
Détaché de tout stress Jean-Philippe Bourdon, avec l’aide de son équipe dévouée, arrive à manœuvrer avec sérénité sa flotte de projecteurs. Avec un style à la fois graphique et posé, il multiplie les tableaux riches sans céder aux effets à foison, tout en privilégiant le rendu à l’image. Ce voyage en sa compagnie fut pour nous une grande rencontre humaine et artistique.

Si vous avez raté la première partie de l’article, vous pouvez y accéder directement avec le lien ci-après : Jean-Philippe Bourdon en mission sur le navire les enfoirés

 

Le Piccoletto DeSisti adopté par Lumex

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La société Lumex (crée en 1950), intégrée au groupe Transpa, loue du matériel d’éclairage et des groupes électrogènes aux émissions de direct, grands événements sportifs, défilés de mode, studios photos, sans oublier le segment de la fiction TV. Mickaël Rousseau, directeur technique de Lumex, a complété son parc de location avec 10 des nouveaux petits Fresnel LED Piccoletto DeSisti.
C’est en l’honneur de son créateur Mario DeSisti que ce projecteur a été baptisé Piccoletto, un surnom qui lui avait été donné sur les plateaux de CineCitta quand il a commencé sa carrière à l’âge de 10 ans.

Il tient dans la main. Le focus se règle par la molette arrière avec une indication de position sur le flanc du projecteur, juste au dessus du boîtier de la batterie optionnelle

Ce nouveau mini Fresnel utilise une led de 30 W de flux équivalent à une 150 W tungstène. Disponible en deux versions, 3200K et 5600K avec un IRC supérieur à 90, il se distingue par une large couverture allant de 18° à 80°, avec une lentille de seulement 80 mm de diamètre. Il ne pèse que 900g, et 1,3 kg avec sa batterie optionnelle fixée sous le projecteur.

Pour leur première sortie, les Piccoletto ont été utilisés lors de la Messe télévisée de Noisy-le-Grand le 19 février 2017 à la Chapelle Saint-Martin du-Champy.

Pour Arnaud Doublet, directeur de la photographie de cette Messe télévisée : “Au niveau de la focalisation, que ce soit en flood ou en spot, on obtient une plage lumineuse propre, c’est à dire sans irisation sur les marginaux.
Le projecteur offre un blanc de bonne qualité et possède un très bon rendement lumineux.”
Adepte des projecteurs traditionnels, Lumex dispose également d’un parc d’une vingtaine de projecteurs DeSisti LED : Super LED F4.7 de 60W et de Super LED F6 Piccolo de 150W.
Plus d’informations :

Et en cliquant sur l’image du PDF ci-dessous

 

Jean-Philippe Bourdon en mission sur le navire Les Enfoirés

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Les gens de la lumière sont dans leur mode de vie des marins, loin de leurs familles et de leurs terres ils se partagent des histoires d’initiés au fond d’un verre, s’abreuvent des récits rocambolesques des anciens. Dans ces mers oniriques, naviguent des légendes de chair et de sang. Le capitaine, Jean-Philippe Bourdon, en est une. Sa discrétion et son parcours forcent le respect de beaucoup.

Le mur vidéo se lève à notre arrivé, au loin les Mythos nous saluent.

Au moment d’accoster au Zénith de Toulouse, siège de l’édition 2017 des Enfoirés, l’émoi se mêle à l’effervescence. Mesures de sécurité draconiennes, contrôle de nos qualités de journalistes dûment accrédités. Nous pénétrons dans le paquebot par la cale. Les coulisses arrière sont gorgées de matériel et de décors, minutieusement délimité par un impressionnant bardage de Layher.
Dans ces gigantesques cages d’acier, chaque place est investie par un corps de métier. Là les postes des micros HF, avec les habilleurs de son, hommes et femmes séparés pour préserver leur intimité. Nous progressons pour grimper d’un étage, jusqu’à un dédale de décors, un envahissement de rangées de murs peints, de lits fleuris, d’engrenages géants et autres accessoires improbables ou incompréhensibles tant qu’ils sont démontés. Les machinos remplissent leurs conduites par scènes, en révisant comme des bacheliers.

Une partie de l’escadron des Mythos en salle. Les ampoules blanches dans les gradins sont … les issues de secours. Au premier plan, une poursuite en attente au pied du plateau.

Nous accédons à l’immense plateau, presque 50 m de large, divisé en 3 parties. Au centre une scène en hexagone sera le siège principal des artistes. Vingt mètres de large, 15 de profondeur, séparée du public par un proscenium de circulation avec deux passerelles avancées pour se mêler à la foule.
L’arrière est cloisonné par les modules vidéo, vaste tapisserie de leds en forme de pyramide Inca dont la pointe culmine à neuf mètres. Le portail qui nous a donné accès depuis les coulisses est un bloc de 16 m2, capable de s’envoler à plus de 10 mètres pour laisser entrer les vastes décors. Un cadre de pont réservé à la machinerie est en attente au-dessus du plateau, des filins pendent, un acrobate teste le système d’envol avec un Mickael Youn rigolard.

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Quatre Mythos en « pack ACL » sur un des ponts du public.

De chaque côté, deux autres scènes nous surplombent. La première est pour les musiciens, adossés à un grand décor assez consensuel, comme une maison composée de larges briques laiteuses séparées par d’épais colombage. La deuxième est le plateau « Talk », identique dans l’esprit, avec de nombreuses portes et fenêtres de boulevard. Jeff Panacloc vient de terminer sa répétition, Michèle Laroque s’y prépare, le côté cour commence à ressembler à La Classe.
Face à nous, trois gigantesques pinces de métal flottent au-dessus des gradins, par phalanges de quatre, soixante-douze Mythos nous toisent comme des aviateurs. Les ailes écartées, ils remplissent le Zénith. Une constellation de 78 Mac Quantum Wash se tiennent aussi en salle, partout où nos regards se tournent ils éclaboussent les sièges d’un bleu sidéral.

Nous nous retournons. Le fond de scène est interminable. Sur toute la largeur et la hauteur de la salle se déploie un treillis tout en courbes polies. L’image qui me vient à l’esprit est celle d’une ancienne carte du monde dépliée par un géant, labourée de méridiens et parallèles. Les continents ont disparu, seuls demeurent l’océan infini et des centaines d’ilots scintillants. C’est dans cette construction phénoménale que s’intègrent les trois matrices fondamentales du kit lumière.

Toute la scène déployée devant nous. Les faisceaux bleus proviennent des Mythos, en latéral, des Pointe et des BMFL Blase tout en haut..

La plus évidente est celle constituée de 25 Q-7 SGM (flood, blinder/strobe), réglés droit vers le public, séparés en deux grandes vagues plongeant de jardin à cour. Souvent utilisée en aplat de couleur, cette mosaïque de Q-7 donne de la profondeur à la scène centrale. De rares explosions de strobes interviendront sur les musiques les plus énervées ou pour accompagner un effet sonore.
Parfaitement imbriqués dans cette première matrice, on identifie trente-neuf MagicDot-R Ayrton, supportant sans frémir la proximité avec les Q-7. On les découvre comme des boules de lumière scintillante dans les airs. Ils peuvent aussi déployer leurs faisceaux vaporeux à travers le maillage du décor.

Détail des matrices de Robe Pointe, Ayrton MagicDot-R et SGM Q-7 au bout de leurs mats d’artimon, derrière les entrelacs d’acier du décor de fond.

Un nombre impressionnant de Pointe Robe compose le dernier canevas de projecteurs en fond de scène, les 50 beams prennent le relai sur le haut et les extérieurs du décor, en quatre cerces concentriques. Leur capacité à monopoliser l’attention est évidente.
Que ce soit en palette pure, en couleur, en gobo ou en prisme, ils dévorent l’espace. Leurs faisceaux redessinent la salle et la scène au gré des constructions géométriques proposées par Jean-Philippe Bourdon. Pour éclairer le tramage d’acier de cette mappemonde colossale, 25 Quantum Wash Martin occupent 3 ponts alignés au lointain, répartis tous les 2 mètres.

Tandis qu’au-dessus les Mac Quantum wash arrosent les arches du fond, les Mac Aura du premier plan s’occupent du décor des scènes extérieures.

Grâce à eux, le décor d’acier prend une dimension surnaturelle. Chaque teinte rebondit sur les arches avec vigueur, la matière et la lumière se renforcent mutuellement. Pour étudier le reste de l’implantation, nous descendons en salle, dans la fosse aux caméras.
Cela nous donne le recul tout juste suffisant pour compter les ponts au-dessus de la scène. Au plus loin s’étend donc un pont sur toute la largeur, charnière entre le fond de scène et les arches lumière, occupé par les dernière Pointe et Q-7 SGM. Vient ensuite le linéaire pour les Quantum Wash du décor ; puis enfin les 7 ponts d’éclairages principaux, berceaux des 54 BMFL Blade Robe préposés à l’illumination de la scène centrale.

Moins spectaculaires dans leur utilisation, ils sont cependant la pièce maitresse pour la captation télévisuelle. Ils assurent les faces des artistes, leurs contres, et l’éclairage des dizaines de décors et d’accessoires de chaque scène. Dans ce dernier cas, leur module de couteaux s’avère indispensable pour éviter les débordements lumineux. Souvent aussi ils complètent les tableaux graphiques en renfort des Pointe.

Le plafond technique au-dessus de la scène principale, un arsenal de projecteurs : BMFL Blade, Mac Quantum Wash, Mac Aura….

Répartis sur ces ponts, 37 Mac Aura assurent la continuité avec les Quantum Wash destinés au public et habillent l’image lorsque les cadreurs, de par leur position au sol, filment le plafond technique. Assez versatiles, ils nappent aussi le plateau en complément des BMFL.

L’envers du décor, l’halogène est toujours présent

Nous glissons ensuite alternativement vers les scènes rehaussées de bâbord et tribord, à jardin celle des musiciens et à cour la scène dite « Talk, traitées avec des VL3000, des Mac Aura et 6 BMFL Blade à la face. De chaque côté, sur des ponts en « L », sont installés 23 Mac Aura pour colorer les fenêtres de calques du décor.
Des ampoules tungstène pendent derrière chaque fenêtre, tandis qu’au sol une douzaine de Cyclocolor prennent le relai des Mac Aura. Des PAR Led Zoom servent à l’éclairage des colonnes.

Trois des MagicBurst dans leur livreé blanche, prêt à tonner

Nous reculons maintenant jusqu’à buter sur le gradin. Les bords de scène accueillent encore une vingtaine de Robe Pointe, le plafond montre une douzaine de Mac Quantum et 8 BMFL se retrouvent à cheval entre l’éclairage du public et de scène, et 12 MagicBurst, les stroboscopes bibliques d’Ayrton, sont disséminés dans les hauteurs du kit.
Matrice de 64 (!) strobes led montés sur lyre infinie, ces panneaux aveuglant attendent de nous foudroyer. Plus attendus encore, deux cadres de 20 MagicPanel-FX sont installés dans les extrêmes latéraux.


Les dix MagicPanel-FX côté jardin. Zoom resserré le faisceau devient « carré », marque de fabrique de la gamme des MagicPanel

Ce renouveau du MagicPanel, avec ses 25 optiques bombées si particulières et son zoom 3,6°- 53 ° nous rend impatients.
Capable de passer d’un bâton extrêmement lumineux à une source protéiforme, ce projecteur imite à la perfection un blinder, un panneau graphique, un wash ou un stroboscope à led : les rotations pan/tilt infinies ne sont plus qu’un détail devant l’éventail des possibilités qu’il offre.

Un des deux poursuiteurs acrobates, rejoint son tapis volant.

En grimpant jusqu’à la régie on passe sous le pont des deux poursuiteurs en baquet, en saluant leur abnégation à passer plusieurs heures suspendus à leur Ivanhoé Robert Juliat.
Deux poursuites Cyrano 2,5 kW sont installées dans les gradins, au-dessus des régies, et six autres sur la passerelle en fond de salle, suivant un arc.
On aperçoit, surpris, encore quatre Ivanhoé en bas des gradins et en devant de scène. On nous apprend qu’elles sont réservées aux interventions en salle.

Rencontre de Jean-Philippe Bourdon

Enfin nous voilà au poste de pilotage de cet immense paquebot de lumière. En plein centre, coincé entre la GrandMA lumière et les retours vidéo, nous retrouvons Jean-Philippe Bourdon, devant son indémodable pupitre trad Jester. Il nous reçoit avec un grand sourire. Notre rencontre commence.

Rencontre avec le capitaine. Jean Philippe Bourdon, Directeur Photo du spectacle des Enfoirés.

SLU : Jean-Philippe, peux-tu nous expliquer ton cheminement pour concevoir la lumière d’un show télévisé comme celui des Enfoirés?

Jean-Philippe Bourdon : “Au début je m’intéresse plus à l’histoire du spectacle qu’à la captation. Je connais le métier de la télé assez bien maintenant pour pouvoir m’adapter, une fois ma base pour le spectacle construite, en gardant à l’esprit la multiplication des axes, et le public, qui m’imposent pas mal de machines en salle et de poursuites. En général je commence par un gros désordre, j’ai plein d’idées, j’en mets partout.
Ensuite j’épure suivant les emplacements et les conditions d’accroche. Je collabore avec Pascal Maillet, le directeur technique, qui a lui des impératifs de décors et de charpente : ici au Zénith de Toulouse, nous sommes arrivés avec huit tonnes en trop ! On a donc dû ranger un peu notre chambre (sourire). Ma conception n’est jamais figée, je me laisse la souplesse de changer ou de déplacer des machines, y compris pendant le montage si je me suis trompé. Pas évident pour les gars mais j’ai la chance d’avoir une équipe qui me suit avec bonne humeur (rires) !

L’équipage de la régie. De gauche à droite Serge Blin, chef poursuiteur, Cédric Parent, opérateur GrandMA2, Eve Ledunois, assistante lumière, Jean-Philippe Bourdon, directeur Photo et Cédric El Ghamraw, opérateur GdMA2 vidéo.

SLU : Sur ce show des Enfoirés, qu’as-tu comme prérogatives et comme défis ?

Jean-Philippe Bourdon : C’est moi qui choisis les projecteurs et leur implantation. Par contre il y a énormément de contraintes liées aux nombreux décors, qui prennent beaucoup de place, mais la conception est complétement libre dans la mesure où personne ne me donne de limites, artistiques ou techniques, hormis financières bien entendu.
Ensuite la deuxième contrainte est liée au fait que ce n’est pas le spectacle d’un seul artiste, mais un spectacle collégial avec des tableaux très différents.
Il faut implanter un système avec des possibilités très diverses pour pouvoir passer de l’intimiste au plein feu, et servir divers styles musicaux. Pour cela, il faut se donner un maximum de « crayons de couleurs », ce qui implique, sur cette scène de 50 mètres d’ouverture, beaucoup de projecteurs, contrairement à un spectacle plus ciblé musicalement. Enfin il y a la contrainte de la télévision. Nous avons 17 caméras, ce qui n’est vraiment pas commun et m’oblige à déployer le kit sur de nombreux axes. Donc humainement c’est libre, mais pour faire quelque-chose de cohérent il faut savoir travailler avec tout le monde et s’adapter aux contraintes à la fois du spectacle et de la télé.

Premier tableau sur fond révolutionnaire, explosion de lumière dans la salle et sur scène. Les Q-7 et les MagicBurst tonnent, les Quantum saturent le public, les Pointe tirent à blanc et à rouge, accompagnés par quelques BMFL Blade et des MagicPanel-FX ultra-concentrés. Les MagicDot-R résistent à cet assaut et font le lien avec le décor des scènes extérieures.

SLU : Es-tu libre de tes choix de projecteurs ?

Jean-Philippe Bourdon : Oui, et pour cette émission, on travaille très en amont pour assurer la disponibilité du matériel. D’habitude c’est une période calme mais cette année, avec l’approche des élections, c’était une horreur (rire). Mais nous avons réussi à bloquer les projecteurs par quantités. En plus les fournisseurs nous donnent un vrai coup de main et jouent le jeu des Resto du Cœur en nous prêtant du matériel, comme Axente avec Ayrton cette année. J’ai eu la chance de pouvoir découvrir leurs projecteurs pendant des démos privilégiées, dans des conditions optimum de noir, avec un opérateur pour répondre à mes demandes et du temps…

SLU : Tu as une relation particulière avec Ayrton ?

Moment collégial, sur fond de cirque et d’étoiles, avec des faisceaux moins graphiques et les premiers effets dans les Magic Panel.

Jean-Philippe Bourdon : Leurs projecteurs sont toujours particuliers, là où les autres fabricants suivent les tendances. Tout le monde a fait des Beams, puis des leds, maintenant des hybrides… Ayrton me surprend toujours avec ses produits comme les MagicPanel, les MagicDot ou les barres… , oui, les MagicBlade… qui permettent de faire plein choses… Alors quelquefois on cherche comment les utiliser, mais c’est tout l’intérêt. C’est plutôt atypique, mais ça répond toujours à des besoins au fond. Leur spécialisation dans la led, leurs idées plutôt originales… Cette entreprise a une gamme qui me plait beaucoup. Et puis avec des petites maisons à la Ayrton, on arrive à garder le contact, à proposer des idées. On peut manger avec eux, discuter, ce qui n’est plus le cas avec les grands groupes industriels.

SLU : Tu as pu intégrer leurs nouveaux projecteurs dans ton plan de feu cette année…

Jean-Philippe Bourdon : C’est exact. J’ai eu la chance d’utiliser vingt du dernier MagicPanel-FX. Je n’avais pas envie de les disperser dans le kit. Je n’en avais pas assez pour faire une grosse matrice au centre, et c’était difficile de les insérer dans les cerces du décor central, mais ça comblait parfaitement mes besoins sur deux zones en latéral assez compliquées à équiper.
Avec seulement dix MagicPanel-FX, j’occupe parfaitement l’espace. Je peux à la fois les jouer en effet, en pixel mais aussi comme de fortes sources latérales pour attaquer la scène. Le zoom, que j’aime beaucoup, apporte une grande souplesse d’utilisation. Et le fait d’élargir les faisceaux, et d’utiliser la matrice en point, permet à tout le public de voir la même chose, sans privilégier l’axe régie. C’est un produit que j’aimerais bien retrouver à l’avenir.

Transition sur la scène talk survolée par un bataillon de MagicPanel-FX lavande. À chaque changement de tableau, on voit les machines se mettre en place.

SLU : Je vois que tu as aussi des MagicBurst ?

Jean-Philippe Bourdon : Il y en a douze, répartis dans la salle, et je les utilise à pleine puissance… J’avais un peu peur (rire) car pendant les démonstrations, quand ils se sont allumés, j’ai cru devoir changer de métier, je n’y voyais plus rien ! Mais dans un Zénith, avec le brouillard, la hauteur et le reste du kit on peut les utiliser sans problèmes, la puissance est vivable. (Le brouillard est assuré par six DF-50, le Zénith de Toulouse étant une des plus vaste salles de France, NDLA)
Le blanc du Burst est assez joli, moins froid que celui des autres strobes à leds que l’on rencontre, et la machine est très modulable, avec une matrice très large, qui arrose bien. Je n’ai pas beaucoup utilisé les mouvements de lyre, juste deux ou trois positions pour passer de la scène au public… pour moi ce n’était pas ici un contexte pour les faire tourner en continu. J’ai toujours aimé les strobes. À la grande époque de Taratata, c’était la mode des Atomic 3000 et on y allait à fond… Après on a pris la mesure des risques de crises d’épilepsie et on les utilisait par petites touches, plus discrètement.

Tal affronte seule le public sur du Mickael Jackson et remporte la manche. Sur les parties musicales pures Jean-Philippe Bourdon oublie la captation et restitue un éclairage typique de tournée, épuré, très graphique et saturé. Les strobes, en particulier les MagicBurst, scandent les refrains du King of Pop.

SLU : Tu travailles systématiquement avec B-Live ? (Le groupe auquel appartient Phase4, qui fournit le matériel d’éclairage sur une majorité d’émission TV dont celle-ci, NDLA)

Jean-Philippe Bourdon : B-Live possède l’outil le plus approvisionné et le mieux construit pour mon travail. Ils sont à l’écoute pour les investissements… Ce n’est pas une règle immuable mais nous avons toujours une relation privilégiée avec eux. Avec Fred Dorieux, on doit assurer 50% de leurs émissions je pense.

La place est des plus étroite entre les voiles de fond et le décor, hormis pour les Q-7 et MagicDot-R.

SLU : Comment as-tu traité ce grand décor, tout en interstices et en volutes, à l’arrière scène ?

Jean-Philippe Bourdon : Il y a très peu de place à cet endroit. Entre le rideau de fond et le treillis du décor on a moins de 40 cm de profondeur. J’y ai glissé pas mal de MagicDot-R car ils ont l’avantage de passer partout, d’être légers, et d’exister quand même face aux grosses sources. J’aurais aimé utiliser les MagicDot–FX. Avec leur zoom, ils auraient été parfaits, mais ils n’étaient pas encore disponibles.
Il y a aussi toute une matrice de SGM Q7, une bonne alternative en strobe à led. Alors que d’autres constructeurs ont fait des machines très lourdes, Le Q-7 ne pèse que 8 kg, il s’accroche partout, il est polyvalent et fait bien son travail.

SLU : On remarque aussi une forte prédominance des spots Robe…

Jean-Philippe Bourdon : J’aime bien le Pointe, c’est une machine un peu plus polyvalente que le Sharpy grâce à son ouverture à 20°. Il me permet de sortir plus facilement de l’effet « toile d’araignée », même si j’en ai fait beaucoup. En plus il est compact et très fiable, comme tous les Robe.

Rien ne résiste aux lames scintillantes des Pointe…
… avant leur métamorphose en prisme nocturne. Les contres sont assurés par les BMFL Blade.
Une des rares occasions de voir les BMFL Blade jouer du prisme, mais aussi du gobo tournant sur les engrenages du décor, avec un pattern qui s’y associe remarquablement bien.

J’utilise aussi des BMFL, et les Blade ont ma préférence. Les couteaux sont pour moi indispensables pour travailler les décors et cadrer les artistes, et ceux du BMFL sont aussi précis que fiables et j’adore son coffre, sa puissance.
Je les utilise un peu en contre et surtout à la face en complément des poursuites. Leur possibilité d’angle plus piqué m’évite d’aller taper dans les écrans.
De plus, ici à Toulouse, les poursuites sont assez basses, avec des artistes souvent perchés ou suspendus dans les airs, là encore je les rattrape avec les BMFL.


SLU : Les poursuites sont en lumière du jour ?

Jean-Philippe Bourdon : Oui, je fais passer quelquefois un huitième de CTO pour réchauffer les visages mais pas plus, pas de minus-green ou autres. Par contre leur travail est assez ardu. Avec le nombre d’artistes sur scène, pour pouvoir « lire » celui ou celle qui intervient, et comprendre l’histoire, on joue beaucoup avec les intensités et la colorimétrie. J’ai un chef poursuiteur, Serge Blin, ici en régie qui lit les conduites et donne tous les tops. Je coordonne les envois principaux mais je ne pourrais pas gérer les dix poursuites constamment pendant le show.

Au premier plan, Serge Blin, le chef poursuiteur a fort à faire avec ses dix poursuites à toper
Bénedicte Hume, une des rares poursuiteuses en télé, derrière sa Cyrano.

SLU : Je vois des Mac Aura et Quantum Wash, tu as abandonné les Studio Color ?

Jean-Philippe Bourdon : Oui, définitivement Ceci dit après les avoir utilisés durant toutes ces années, je dois avoir la médaille de l’endurance (rire). J’ai fini par les remplacer par des Mac Aura et des Mac Quantum. Leur légèreté est pratique, dans de nombreux lieux où on est vraiment confronté à des problèmes de poids, comme au Zénith de Paris. Sur le carré central, on n’a plus assez de charge utile pour accrocher des 2000XB par exemple.
Mais ce n’est pas seulement un choix de raison car sur certains aplats de couleurs, les bleus, les rouges, on gagne vraiment en densité et en homogénéité. Après je trouve qu’on a perdu un peu la poésie des faisceaux, c’est un peu trop parfait. En anciennes machines j’ai conservé quelques VL3000, au sol et dans les coins pour des effets de contre-jour, près des musiciens et des artistes. Je garde aussi souvent une base traditionnelle, avec pas mal d’ampoules intégrées dans les décors, autour des musiciens et des F1 disséminés un peu partout.

SLU : Tu as aussi beaucoup de Mythos dans la salle, regroupé en packs ACL.

Jean-Philippe Bourdon : Oui, j’utilise ici les Mythos de façon un peu « rustique », très graphique, pour structurer la salle. Si on fait le compte de toutes les sources j’ai près de 750 automatiques, et une centaine de cellule de trad. Ca me permet de travailler par types de machine. Je n’ai pas besoin de décrocher une machine de la face pour faire de l’effet et inversement. Ça facilite le travail de mes opérateurs car notre planning était serré : une journée de pré-prod, deux jours et demi de montage pour livrer presque vingt tableaux et une quinzaine d’intermèdes par soirée… on n’a pas chômé (sourire) !

Le plus gros décor du show, pour le plaisir des BMFL Blade. Les MagicPanel-FX essaient de se faire discrets en imitant des ampoules.

SLU : En fait le kit lumière se compose de projecteurs très versatiles non ?

Jean-Philippe Bourdon : Je ne peux pas avoir de machines trop spécialisées. Il faut qu’elles soient polyvalentes comme les Mythos, les BMFL ou encore les MagicPanel-FX, pour que je puisse répondre à des ambiances complétement différentes. Mais je ne veux pas non plus de ces engins hybrides, ceux qui font tout, wash, beam, spot, mais pas très bien. Je préfère des projos polyvalents, avec une bonne focale, un bon rapport de zoom et un frost intelligent, ou deux, petit et large, pour faire des jonctions propres sur les décors.

SLU : Mais ce large panel de marques ne pose pas de problèmes en colorimétrie ?

Jean-Philippe Bourdon : C’est toujours bien d’avoir différents projecteurs, cela amène aussi une souplesse d’utilisation intéressante mais effectivement, les différences de modes de colorisation entre les marques peuvent se révéler embêtantes. On arrive toujours à raccorder les couleurs des projecteurs à trichromie soustractive, mais avec les projecteurs à led en trichromie additive, même si j’utilise du haut de gamme équipé en Osram, comme le Quantum Wash ou les lyres Ayrton, faire un beau blanc est toujours compliqué. Et ce sont les machines les plus performantes du marché, qu’on peut traduire aussi par les plus chères (rires)!

Comme un air de Taratata, remixé par toute la puissance des Quantum Wash en bâtons rouges face à l’union crue des Mythos, Pointe et BMFL.

Il y a encore des soucis avec les spectres d’ondes incomplets des diodes en blanc. En couleur ça passe mieux. Sur ce kit, les bains de led sont calibrés et j’ai séparé les projecteurs par utilisations : le public et les aplats de décors sont traité en Martin, les effets en Ayrton qui tous deux en RGBW sont très souples en couleur. Par contre avec les produits de milieu ou bas de gamme c’est l’enfer, dans les teintes c’est l’arc-en-ciel, y compris sur une même série.

SLU : Tu peux nous détailler les soucis que tu rencontres avec la trichromie additive des leds ?

Jean-Philippe Bourdon : Les couleurs générées par les leds sont très denses, ce qu’on n’avait pas avec les lampes à décharge. Leurs diodes génèrent des fréquences très fortes aux limites du spectre, dans l’infra-rouge et l’ultra-violet. Or en télé, les caméras n’ont pas la dynamique suffisante pour prendre des niveaux de chroma qui excèdent la tolérance des capteurs.
Et dès qu’on arrive à saturation, on perd des informations dans l’image. On doit donc baisser considérablement l’intensité des projecteurs pour retrouver du détail ; ça nous amène à des situations un peu bizarres avec des projecteurs réglés à vingt pourcent en rouge ou en Congo. On ne voit plus l’effet à l’œil mais à l’écran ça marche. Les ingés vision ne peuvent pas y faire grand-chose, à part un peu jouer sur les gammas.

Un tableau de transition dont le style se répétera souvent. Pointe en position voûte, Mythos en pack ACL, Q-7 et décor bleuté, MagicDot-R et BMFL costumés en halogène. C’est durant ces moments sans plein feu, avec un artiste pris à la poursuite, que les machinistes s’affairent, des fois pendant plusieurs longues minutes pour changer le set-up de la scène.

SLU : Pour contrer ce problème de spectre, certains constructeurs comme ETC ou Robe proposent des projecteurs à 5 ou 7 couleurs. Qu’en penses-tu ? Les as-tu essayés ?

Jean-Philippe Bourdon : Je n’ai pas eu l’occasion de les tester plus que cela, en tout cas pas dans des conditions adéquates. Mais j’ai utilisé des spots à leds blanches au théâtre, avec une trichromie à disque (comme sur les automatiques à décharge, NDLA), et ce concept me plait bien. La source blanche à plus de puissance au départ, est plus homogène et il y a moins de saturation dans les couleurs…
Il y aura toujours ce débat sur les modes de trichromie. La mode aujourd’hui est aux disques dichroïques très denses et les mélanges sont lourdingues, sans nuances. Et puis les lampes montent maintenant très haut en température (de couleurs NDLA), c’est facile, ça améliore le rendement, mais à 8000K on perd toute chaleur, 6000K devrait être un maximum.

Vous pouvez accéder directement à la 2ème partie de l’article avec le lien ci-après : le contrôle des éclairages

Les plans de Feux ci-après :

Scene 3D Face
Detail 3D Matrice fond
Detail 3D scene cour
Detail 3D scene Jardin
Implantation generale

[/private]

 

Les MDG ATMe en tournée avec Catfish & The Bottlemen

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Deux des tout derniers générateurs de brume de MDG, les ATMe, ont récemment rejoint le groupe de rock britannique Catfish and the Bottlemen pour une tournée de trois semaines, dans des arénas de taille moyenne et grande, pour la sortie du 2e album groupe, The Ride.
Formé en 2007 à Llandudno, au Pays de Galles, le groupe a connu ses premiers succès avec son premier album, The Balcony, qui est monté 10e au classement britannique après leur tournée au Royaume-Uni, en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.

Photo : © Alex Alevroyiannis

C’est la société Nitelites, sise à Newcastle, qui a fourni tout l’éclairage, l’audio et la structure scénique de la tournée. Elle a aussi loué les générateurs de brume MDG ATMe à Impact Productions, qui en a acheté deux exemplaires spécialement pour cette tournée. Nitelites a une relation privilégiée avec le groupe pour en avoir pris soin depuis 3 ans. Ils ont souhaité leur fournir les meilleurs produits, et sachant qu’ils auraient besoin d’un générateur de brouillard fiable et très performant, Jamie Moore, le directeur de Nitelites, a naturellement prévu du MDG.
« Ces gars nous font confiance pour leur fournir des produits performants et fiables. MDG fabrique les meilleurs générateurs de brume du monde et, pour un loueur, ils valent chaque centime investi ». Les générateurs ATMe MDG sont réputés pour produire le brouillard le plus fin qui tient le plus longtemps. De plus, ils se contrôlent en DMX et sont extrêmement silencieux. L’ATMe a aussi la plus faible consommation de liquide sur le marché et à juste titre, la réputation d’être indestructible en tournée.

ATMe from MDG Fog Generators on Vimeo.

Scott Galloway, le concepteur lumière était enchanté d’utiliser les générateurs de brume de MDG, sur les conseils de Joe Dowling, le chef de l’équipe lumière de Nitelites. « Ils ont très bien fonctionné, et c’est sûr que je vais les demander à nouveau », déclare-t-il. La recommandation de Dowling s’appuyait sur son expérience avec les générateurs de brouillard Atmosphere APS sur la production de la tournée britannique de Chicago. « Le brouillard qu’ils produisaient sur Chicago était parfait dans tous les lieux. J’avais donc la certitude que la nouvelle machine ATMe serait le bon choix pour Catfish » commente-t-il.

Les générateurs ATMe étaient situés au niveau de la scène, à gauche et à droite, d’où ils ont fonctionné à la perfection. « C’est étonnant, mais on a fini par les utiliser en mode autonome plutôt que de contrôler leur sortie en DMX », a déclaré Dowling. « Sur chaque spectacle, on se contentait simplement de les allumer et de les laisser gentiment remplir l’espace, avec juste quelques petits ventilateurs commandés par DMX pour les plus grandes salles. On pouvait tout simplement les oublier, le résultat était une étendue de brume parfaite et uniforme qui révélait l’éclairage de Scott à la perfection ».

Photo : © Alex Alevroyiannis

Dowling a également été très impressionné par la faible consommation de liquide des ATMe et par leur silence en fonctionnement. « La consommation est vraiment faible, nous avions pris deux bouteilles de liquide sur la tournée, mais nous n’avons pas entamé la deuxième bouteille », dit-il. « MDG a un système de purge automatique qui fait que les exigences d’entretien sont minimes. Avec juste un nettoyage du ventilateur et de la carrosserie, ils étaient prêts à rentrer dans leurs flightcases pour le spectacle suivant. Ils voyageaient facilement et démarraient sans problème chaque jour. »

Plus d’infos sur le catalogue Accent et sur le site MDG

 

Les Pointe entrent en piste avec le BMFL au cirque Arlette Gruss

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Pour éclairer le nouveau spectacle « Et l’on réinventa le Cirque », Julien Lhomme et Arthur Oudin ont décidé de remplacer une partie de leur kit de projecteurs par des Pointe Robe.

La cerce supportant 12 Pointe est positionnée au top du chapiteau

Il y a un an, le cirque Arlette Gruss choisissait le BMFL Spot Robe pour sa puissance. Julien Lhomme, directeur technique du cirque, ne cachait pas son appréhension à faire entrer une nouvelle marque dans le parc.
Il espérait que ce produit serait suffisamment fiable pour tenir dans des conditions extrêmes : beaucoup de poussière, un fort taux d’humidité et des températures qui dépassent parfois 50°c pour les produits accrochés à 16 mètres de hauteur.
Après 12 mois de tournée, le cirque est retourné en janvier à Bordeaux pour finaliser la nouvelle création et débuter la tournée 2017. L’occasion de retrouver Julien et son fidèle compagnon Arthur Oudin, avec qui il partage 15 ans de lumière.
« Les BMFL ont parfaitement tenu la route, déclare Arthur. » Et julien de confirmer « Nous sommes satisfaits de notre choix car ce projecteur est vraiment fiable. Bien sûr, nous prenons soin du matériel en effectuant un entretien quotidien de l’ensemble du parc mais ça ne nous épargne pas quelques soucis sur certains produits. »

4 Pointe positionnés au dessus de l’orchestre tirent en beam

« Nous avons donc décidé de remplacer une partie du parc par le Pointe cette année, continue Julien. Après un mois d’utilisation, on a déjà le même ressenti qu’avec le BMFL, c’est un produit fiable. Au départ nous avons eu un souci d’autofocus mais il s’est avéré que le projecteur n’y était pour rien, c’était un problème de librairie dans la console. »

Parmi les 16 Robin Pointe que le cirque a pris en location longue durée chez Dushow, 12 d’entre eux sont accrochés à la cerce centrale et 4 sont positionnés au-dessus de l’orchestre.
« C’est un produit que j’affectionne tout particulièrement pour sa polyvalence, précise Arthur. Le Pointe tire des beams puissants mais c’est aussi un spot avec de très bons gobos. Le faisceau est excellent sur ce produit et on va beaucoup plus loin.»
Avec 2h30 de show et environ 250 cue dans la grandMA2 pour réaliser des tableaux différents, la polyvalence du Pointe est donc un atout très apprécié par l’équipe lumière du cirque.
Les jeunes Axel Melchior et Brian Dallant que Julien a choisis pour la régie, sont aussi très satisfaits de la fiabilité des projecteurs Robe sur lesquels ils n’interviennent que pour des opérations d’entretien basiques.
D’autres informations sur le site Robe

Ci-après un petit aperçu du spectacle en vidéo

 

Barco est en pourparlers pour céder High End Systems à ETC

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ETC et Barco annoncent qu’ils sont en cours de négociations sérieuses aux termes desquelles ETC pourrait acquérir High End Systems. Le calendrier de la finalité de cette acquisition reste inconnu, mais les deux parties sont déterminées à progresser pour mener à bien cette transaction.

Wim Buyens, vice-président senior de Barco Entertainment, a déclaré :
« La cession des activités d’éclairage de Barco est conforme à notre stratégie qui vise à nous concentrer sur notre cœur d’activité. Nous croyons qu’il sera bénéfique à High End Systems, d’unir ses forces à celles ETC afin de réaliser son plein potentiel commercial en continuant de fournir à ses clients le service et les produits adaptés à son marché. Et nous apprécions l’engagement d’ETC à maintenir les activités de High End à Austin et à soutenir pleinement le développement des produits HES. »

Fred Foster, PDG d’ETC expliquait le 1er mars dernier :
« Nous poursuivons la stratégie de croissance d’ETC afin offrir à nos employés la possibilité d’avoir plus de succès et à nos clients des produits et services innovants. Nous voyons l’intégration de HES dans la famille ETC, comme une occasion favorable de servir cette stratégie.Nous prévoyons de conserver les activités de High End à Austin (Texas).
Les produits High End comme la famille de projecteurs automatisés à LED Sola, les consoles Wholehog et les média serveurs Axon sont des outils innovants pour l’industrie du live. Nous avons l’intention de faire les investissements nécessaires pour rendre à ces produits et à la marque High End leur statut de leader du marché. »
« Nous accordons une grande valeur non seulement aux produits High End, mais aussi au personnel qui rejoindra notre famille ETC au terme de cette acquisition. Les deux sociétés ont des fondements similaires en ce qui concerne l’innovation et je suis convaincu que travailler ensemble sera une grande réussite », poursuit Foster.
De plus amples informations seront annoncées dans les prochaines semaines, une fois l’acquisition finalisée.

 

Yamaha dévoile des solutions d’installation légères, discrètes, mais efficaces

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Le satellite VXS1ML (en haut) et son sub d’accompagnement VXS3S en encastrement.

Partant du principe qu’en installation le son d’ambiance doit être (bien) entendu mais « pas vu » (la discrétion des sources sonores est souvent de mise), Yamaha a introduit lors de l’ISE deux nouvelles enceintes ultra-compactes dans la série CIS (Commercial Installation Solutions), le satellite VXS1ML et le sub ultra-compact VxS3S.
Le satellite large bande VXS1ML (180 Hz- 20 kHz) et son sub d’accompagnement VXS3S (65 Hz -180 Hz)  seront par exemple animés par les nouveaux modèles d’amplis classe D, 2 x 30 W, MA2030A et PA2030A (remplaçants des MA et PA 2030), qui acceptent maintenant des charges de 3 à 8 ohms en basse impédance aussi bien que les lignes haute impédance (70 et 100 V).

Fredéric Borde nous a accompagnés et présentés les différents produits sur le stand Yamaha à l’ISE.
Le transducteur spécialement développé pour les VXS1ML.

Récompensé par trois « best of show » awards sur les sept distribués sur le salon, le petit satellite de diffusion d’ambiance VXS1ML qui « tient dans la main » a fait forte impression par le niveau et la qualité de restitution sonores délivrés.
Equipée d’un transducteur large bande 8 ohms en 1,5 » au Néodyme spécialement développé dans une boîte en ABS injecté, cette enceinte miniature (62 x 62 x 82 mm pour une masse de 160 g!) est capable de délivrer un niveau crête de 98 dB SPL (pour 20 Wcrête) sur une bande allant de 180 Hz à 20 kHz avec une ouverture conique uniforme de 170°.

Grâce aux accessoires de fixation disponibles, elle peut aussi bien être positionnée en angle avec la possibilité d’ajuster l’axe de projection en vertical sur 30°, que montée en surface ou au plafond (avec le dispositif CMA1MB/MW) ou encore accrochée sur un rail lumière basse tension (dispositif RMA1MB/ MW). Disponible en blanc ou en noir au catalogue, l’ébénisterie peut être peinte dans une autre couleur.

Yamaha VXS1ML fixé au plafond.
Yamaha VXS1ML sur rail.

Le petit sub de complément (bas médium, basses) tout aussi compact est le VXS3S qui met en œuvre un transducteur spécifique de 3,5 » en 8 ohms (commutable Lo-Z, 8 ohms / ligne Hi-Z, 70-100 V) et le système à pseudo radiateur passif* SR Bass (Swing Radiator Bass) breveté de Yamaha, déjà rencontré sur certaines enceintes multimédia miniatures de la marque. Il est en effet inenvisageable, vu ses dimensions (320 x 160 x 110 mm, masse de 2,7 kg), de l’accorder en Bass Reflex, la taille (la longueur) de l’évent nécessaire serait incompatible.

* Le système SR Bass met en oeuvre un diaphragme carré fixé à l’ébénisterie que sur un côté et qui s’ouvre avec un débattement plus ou moins important avec les variations de pression (d’où le terme swing). Physiquement parlant, le système agit en gros comme un radiateur passif.


Le sub VXS3SW et son panneau d’interconnexion en face arrière.

La face arrière du VXS3S accueille toute la connectique de raccordement pour jusqu’à 4 satellites VXS1ML (impédance combinée de 4 ohms) avec le filtrage passif « crossover » (voir diagramme joint).
Il peut également délivrer malgré sa taille un niveau crête de 98 dB SPL (à une puissance crête admissible de 80 W, P continue -AES- de 20 W) sur la bande 65 Hz- 180 Hz (- 10 dB).
Son ébénisterie en ABS avec structures de rigidification, proposée également en noir ou en blanc, peut être peinte dans une autre couleur.

Les amplis classe D complémentaires MA2030a et PA2030A demi-format (largeur 215 mm) peuvent délivrer 2 x 30 W crête sous 3,4 et 8 ohms ou 1 x 60 W en ligne 70/100 V ; la différence entre MA et PA étant que la version MA dispose de deux entrées micro et trois entrées stéréo avec un DSP incorporé pour des fonctions de ducking, de filtrage, de suppression de larsen et d’effets, alors que le PA n’est que le bloc d’amplification 2 canaux avec une entrée stéréo ou deux entrées mono ligne. La version MA peut aussi être contrôlée avec un panneau mural DCP, Digital Control Pannel (DCP1V4S), et intègre l’égalisation pour les enceintes VXS (et VXC).

Yamaha MusicCast VXC

Côté sources, signalons dans la gamme MusicCast, le nouveau préampli – passerelle audio numérique WXC-50 (et son pendant avec ampli 2×70 W incorporé WXA-50) qui permet un raccordement réseau (DNLA 1.5) avec prise en charge des formats audio MP3, WMA, MPEG4 AAC, WAV, FLAC, AIFF, DSD et ALAC aussi bien en filaire qu’en Wi-Fi et qui supporte également AirPlay et Bluetooth.
Il dispose bien entendu d’entrées-sorties analogiques et numériques SPDIF (et optiques) et d’une entrée USB audio (asynchrone?).
Autrement dit, il offre la compatibilité avec quasiment toutes les sources audio numériques actuelles qu’elles proviennent d’un PC, d’un smartphone, d’une tablette, d’un lecteur, ou d’un serveur DNLA. Les performances sont au rendez-vous avec une THD < 0,003 % sur la bande et un rapport S/B de 112 dB (dans le domaine numérique).


Yamaha PX

Le contrôle de volume numérique opère sur 48 bits. Ces passerelles sont contrôlables en WiFi par l’app pour iPad Pro Visionair Touch V1.2 qui jusqu’à présent n’était destinée qu’aux matrices MRX et MTX.

Par ailleurs la gamme d’amplis classe D PX est maintenant commercialisée et comprend 4 modèles de 2 x 300 W à 2 x 1000 W sous 8 ohms (PX3 à PX10) avec plateforme DSP incorporée pour prendre notamment en compte tous les presets des enceintes Yamaha.

D’autres informations sur le site Yamaha

 

Klotz AIS partenaire des Enfoirés 2017

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C’est avec un immense plaisir que Claude Blanc, chargé du développement commercial de la société KLOTZ AIS en France s’est joint à l’équipe des Enfoirés 2017 pour fournir la totalité des câbles utilisés par le groupe de musiciens sous la direction de Guy Delacroix. Plus d’une centaine de câbles divers ont été mis à disposition pour le raccordement des différents postes de claviers, guitares, etc…

Claude Blanc (en bas à gauche), ravi de s’inscrire dans la liste des enfoirés 2017, en compagnie du groupe de musiciens.

Une série de sept concerts devant des dizaines de milliers de spectateurs se sont déroulés cette année au zénith de Toulouse du 18 au 23 janvier 2017.
La diffusion prévue le 3 mars sur TF1 représente généralement la meilleure audience chaque année, plus de 11 millions de téléspectateurs en 2016.

D’autres informations sur le site Klotz

Les obsèques de Valère

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C’est vendredi prochain, le 3 mars, à Hérouville Saint-Clair en Normandie que se dérouleront les obsèques de Valère Huart-Gyors. La cérémonie Religieuse se tiendra en l’église Saint-Clair à 15h. Elle sera suivie de l’inhumation au cimetière d’Hérouville attenant à l’église.
Il est possible d’envoyer des fleurs vendredi 3 mars jusqu’à 15 h à l’église Saint-Clair – Rue de la Fontaine – 14200 Hérouvilles Saint-Clair

Voir les Hommages à Valère en cliquant sur l’image ci-dessous

 

Learprint d’Alain Français en concert

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De la puissance, du stockage, de la distribution et du traitement. Une partie du secret de Learprint, l’autre partie, la plus importante est dans les oreilles et le cerveau d’Alain.

C’est sans nul doute la plus belle reproduction électroacoustique d’un orchestre symphonique qu’il m’ait été donné d’entendre. Appelée Learprint elle implique au-delà d’une captation qu’Alain Français maitrise à la perfection, un déploiement précis des enceintes, un calage rigoureux et un mixage sur site.

Le résultat est éblouissant de réalisme et laisse à des années-lumière tous les systèmes de spatialisation ou multivoies existants.
Pour cette nouvelle sortie de Learprint c’est le Centre Des Bords de Marne, le CDBM qui est l’hôte d’Alain et de ses dizaines d’enceintes, cordons, effets, processeurs et amplis, le tout parfaitement bien racké à la sauce De Préférence.
Cet ensemble sera installé dans le Petit Théâtre du CDBM, une salle d’une jauge de 100 places assises où il sera possible d’écouter des extraits d’œuvres enregistrées spécialement pour Learprint comme si l’on était placé devant un symphonique, mais aussi de déambuler entre les points sonores et découvrir les interactions et les fuites de point à point savamment orchestrées et remises en forme par Alain.

Les enceintes dédiées aux violons, des modèles assez répandus de chez Bose
Une vue de la salle de captation au sein de l’ONDIF où une partie des œuvres qui vont être jouées ont été enregistrées en multipiste par Alain

Ci-après, Un film de présentation de Learprint :

Alain Français à gauche et à droite son vieux complice Dominique Guerder

Une date s’offre à vous en présence d’Alain Français, Le 4 mars de 14h à 19h30. Il vous accueillera pour des séances de 20 minutes.

Il faut impérativement réserver :

Retrouvez l’ensemble des informations nécessaires en cliquant sur le lien ici

 

La tournée mondiale de Justin Bieber démarre avec des Maverick Chauvet

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Après le succès de “Purpose World Tour” l’année dernière, il devenait évident que Justin Bieber, l’icône de la pop, revenait au premier plan. Mêlant passion et éclat, et mettant en vedette des célèbres chansons comme « Life Is Worth Living » [« La vie vaut la peine d’être vécue »], la tournée dans 87 villes d’Amérique du Nord et d’Europe s’est terminée avec un peu de repos pour l’idole des ados. Elle présente maintenant un nouveau chanteur plus mature capable de traduire dans sa musique l’expérience de la vie, avec ses bons et ses mauvais côtés.

Le 15 février, Justin Bieber lançait la deuxième année de sa tournée avec un concert à guichets fermés, à l’aréna Estadio BBVA Bancomer à Monterrey, au Mexique. Valorisant le jeu de la star, le kit lumière de Corey Fitzgerald accueillait 88 Wash Maverick MK2 Chauvet Professional, fournis par la Société Serpro Producciones de Monterrey.

« Ce fut un grand honneur pour nous de fournir les lumières pour ce concert », a déclaré Renato Betancourt, PDG de Serpro Producciones. «Récemment, nous avons fait un investissement en Wash Maverick MK2, car nous voulions un projecteur capable de fournir la puissance et les couleurs qui s’imposent dans les plus grosses productions, tout en étant suffisamment souple pour s’adapter à toute une gamme de styles musicaux.»

Avec ses 12 leds RGBW Osram de 40 W, le Maverick MK2 Wash satisfaisait aux critères de luminosité et de rendu des couleurs, tandis que l’étendue de son zoom de 7° à 49° offrait toute la souplesse permettant de couvrir des surfaces très différentes sur scène.
Toutes ces possibilités étaient exploitées dans le concert de Bieber, le Maverick MK2 Wash étant principal projecteur accroché sur le grill de la scène principale. Il y en avait également en éclairage de contre sur le plateau de scène.
« C’était très enthousiasmant d’observer la performance des Maverick », a déclaré Edi Sosa, directeur de l’éclairage chez Serpro Producciones. « Après Monterrey, la tournée de Justin Bieber ira dans d’autres pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. Nous sommes fiers que la tournée 2017 ait débuté ici avec nos projecteurs. »

Plus d’infos

 

Best ressort les Leopard de leur cage

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On prend les mêmes et on recommence ! Best Audio vous convie à nouveau dans le superbe auditorium de Dushow pour une écoute du Leopard, le vilain félin de Berkeley, léger et petit comme un chaton mais capable de soulever les foules et les cœurs surtout épaulé par le 900 LFC, le sub dédié à cette tête et reprenant ses cotes.

Deux 9’’ entourant un moteur 3’’ et le tout poussé par trois étages en classe D, dit comme ça le Leopard semble tout juste le modèle d’entrée de gamme des Leo, il en est rien, Meyersound a intégré dans cette enceinte amplifiée, une technologie décidément moderne et apte à lui donner un SPL et une phase de course puisqu’elle tient de 92 à 18 kHz en ±30°.

Une paire de 900 LFC, les compagnons du bas du Leopard

Contrairement aux autres démos, Stéphane Boutineau et sa magnifique DW ne seront pas de la partie mais, la S6L Avid et un ProTools chargé avec ses sets seront à votre disposition pour chatouiller le système et apprécier sa dynamique.
Vous pourrez écouter et mixer à votre guise lors de sessions personnalisées de 45 minutes où il sera par ailleurs possible de connecter un disque dur avec des enregistrements live.

Sébastien Nicolas se tient à votre disposition pour vous réserver un créneau et accueillir vos diverses demandes techniques.
Trois dates vous sont offertes : le 27 février dans l’après-midi, le 28 toute la journée et le 1er mars. Il reste des places mais les créneaux se remplissent vite.
Appelez au +33 1 34 38 25 34 ou écrivez à [email protected]

La régie telle que vous risquez de la retrouver face au système.

 

Nexo GEO M10, léger, efficace, économique.

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La belle surprise de Nexo, trois Geo M1012 posés sur une paire de subs MSUB15

Grosse nouveauté de l’ISE 2017, le GeoM10 est le nouveau line array du français Nexo. Equipé d’un 10’’ et d’un moteur de 1,4’’ en montage passif, il est annoncé comme délivrant 4 dB de plus que le M6 soit 131 dB SPL Max.
De plus il nous arrive accompagné par un sub dédié, le MSUB15, reprenant les cotes de la tête et apportant le supplément de SPL et d’extension dans le grave nécessaires pour attaquer des grands lieux.

Moderne, léger, entièrement conçu à l’aide de l’informatique, c’est le premier modèle 100% estampillé NexoPino™ ou CarcoNexo©, bref, imaginé et créé par l’équipe technique de Nexo sous la direction de Joseph Carcopino.

Pour notre bonheur nous avons débusqué sur le stand du fabricant de Plailly, Mathieu Pobeda, ingénieur en électroacoustique et spécialisé dans les transducteurs et David Hochstenbach, en charge depuis 2006 de la finalisation des produits via ses presets, pour une présentation aussi exhaustive que possible, voire plus comme vous allez le lire. La première question est habituellement la dernière. Qu’importe…

SLU : Vous sortez une nouvelle tête dans la famille Geo, la M10 avec son sub. Disponibilité ?

Mathieu Pobeda : Disponibilité… (il n’a pas le temps de répondre NDR)

Jean Mullor (PDG Nexo) : Annoncée le 7 février, disponible le 7 février !

SLU : Voilà une réponse qui est claire. Comme le M6, le M10 est originaire de la Dordogne !

Mathieu Pobeda : Tout à fait. L’ébénisterie est fabriquée là-bas en polyuréthane réticulé avec une particularité au niveau de l’injection qui provoque une compression sur les parois du moule, ce qui aboutit à une structure de type composite. On a une peau de chaque côté et à l’intérieur une âme. c’est rigide comme un composite de bateau, mais en restant léger.
C’est le même matériau notamment employé sur les STM M28, M46 et B112 et sur le M6. On a un moulage haut/bas avec du nid d’abeille pour encore rigidifier l’ensemble et, comme toujours chez Nexo, on ne se sert pas de la boîte comme élément de structure, il a des ferrures qui la ceinturent et garantissent, via une continuité métallique, sa solidité et sa résistance dans le temps et au feu.

SLU : Il y a plusieurs versions de M10...

Mathieu Pobeda : Oui, nous avons un M1012 et un M1025. Le 12 ouvre à 12° en vertical et le 25 au double. Horizontalement, en nominal nous ouvrons à 80° mais il est possible d’adapter des volets, des flanges optionnels et magnétiques qui viennent se clipser sur le guide. Cela est possible très simplement grâce à la possibilité qui est offerte d’ouvrir la grille à l’aide d’un levier accessible en face avant.

SLU : Il y a donc la possibilité de créer des lignes en courbure variable avec le 1012 et constante en 1025…

Mathieu Pobeda : Ou bien de terminer une ligne par un 1025 pour arroser les premiers rangs. Il y a un W sur le 1025 qui signale que c’est le modèle « wide » puisqu’en dehors de cette marque, rien ne les différencie. Les deux modèles pèsent 21 kg et acceptent 750 W.

La M10 sans sa face avant, cette dernière étant solidaire de l’ébénisterie via un lien acier visible. Remarquez la taille des quatre ouvertures pratiquées dans le guide et qui permettent de fixer les flanges via des aimants. La version d’installation en revanche a une grille fixe.

SLU : Que peut-on dire sur le 10’’.

Mathieu Pobeda : On connaît bien ce format de HP avec la PS10. Nous avons repris le transducteur de ce best-seller qui honnêtement est un tueur, et l’avons à peine modifié pour son nouvel emploi. L’aimant est au néodyme. Nous avons repris le principe de la pièce de mise en phase qui coupe en deux la surface émissive.
Le résultat, ce sont deux sources espacées de la moitié de la distance ce qui fait que le couplage vertical ne présente aucun souci dans le médium, tout en laissant la capacité au 10’’ de délivrer un vrai grave consistant qui fait que ce système peut être considéré comme wideband.


SLU : Il y a donc des presets prévus pour se passer de renforts de grave.

Mathieu Pobeda : Absolument, il y en a plusieurs en fonction du nombre de boîtes dans la ligne.

SLU : Le 10’’ descend jusqu’à 59 Hz et est relayé à…

Mathieu Pobeda : Il descend à 59 Hz à -6 dB et est coupé à 1,3 kHz où la chambre de compression prend le relai avec un petit recouvrement. Nous avons appris cette semaine que le brevet de forme en V de nos évents a été validé pour le monde entier, la fameuse échancrure. Ce n’est donc plus un « patent pending. »
Cette forme d’évent corrige des turbulences qui génèrent un son parasite à une fréquence en relation avec l’évent lui-même et sa géométrie. Dans notre cas, ce bruit est à 500 Hz, une fréquence que j’ai déjà par ailleurs. Ce n’est donc pas tant ce bruit qui est gênant, mais bien les interférences qu’il va générer.

Mathieu Pobeda, ce que l’on appelle un « bon client » dans une interview. Merci à lui pour toutes ces précisions.

SLU : Qu’y a-t-il dans l’ébénisterie en termes de traitement ?

Mathieu Pobeda : Pas beaucoup de choses. On place deux petits panneaux absorbants. Il faut être malin là aussi. Dans un système à résonateur, placer des feutres entraine l’absorption de certaines ondes stationnaires indésirables, mais plus tu en mets, plus tu as tendance à réduire le Q de ton résonateur en le rendant moins efficace en freinant l’air.

SLU : Le choix de rester en passif ?

Mathieu Pobeda : Nous l’avons fait pour des raisons de prix et de coût d’amplification, d’autre part dans le segment de marché que vise le M10, une bi-amplification n’était pas le bon choix.

SLU : Quels auraient malgré tout été les avantages de partir en actif ?

Mathieu Pobeda : Ceux typiques offerts par les pentes importantes que tu peux avoir et la mise en phase à la coupure. Quand tu as un recouvrement très faible, tu optimises encore plus ta directivité horizontale. Nous avons cela dit dans le M10 un filtrage en 12 /24 qui est très efficace et bien optimisé en phase.
Là où nous avons fait des efforts, c’est sur la protection au feu, quelque chose qui nous tient à cœur chez Nexo. Nous savons très bien que nos produits sont employés dans des lieux accueillant du public. A ce propos, on ne s’auto certifie pas chez Nexo, c’est TÜV qui valide nos notes de calculs et nos simulations en éléments finis.

Une vue arrière des M10 avec leur mécanique de prise d’angles simple mais très efficace

SLU : Cette protection démarre par le HP j’imagine.

Mathieu Pobeda : Absolument, nous faisons de notre mieux pour fiabiliser par exemple les collages chez nos fournisseurs et pour effectuer les meilleurs contrôles qualité mais l’erreur est humaine, et un mauvais mix dans une colle peut à terme se révéler très problématique.

SLU : Donc la cabine de torture a été mise à contribution !

Mathieu Pobeda : Largement, et le pauvre 10’’ a été alimenté tel quel avec deux pinces croco jusqu’à le faire s’enflammer. J’ai ainsi pu observer comment le feu nait, progresse et s’arrête très vite, sans contaminer les composants adjacents.

SLU : Le moteur est aussi tiré d’un modèle existant ?

Mathieu Pobeda : Non, il est nouveau. Aimant au néodyme et dôme titane, bobine 2,5’’, bien optimisé notamment au niveau de la suspension car nous avons opté pour le full titane, sans raboutages d’aucune sorte.

SLU : Un seul moteur suffit ?

Mathieu Pobeda : Oui. Cette enceinte vise une utilisation professionnelle mais à moyenne portée. Le M28 qui en revanche doit compléter le M46, embarque deux moteurs. Le segment des Geo se contente d’un moteur dont la taille varie. Le S12 a un 3’’, le M10 un 2,5’’ et le M6 un 1,75’’.

On y achève les bobines, les spiders, la cellulose bref, la cabine de torture de Nexo comme si vous y étiez et sentiez l’horrible odeur qui y règne…

SLU : Il y a deux modèles de M10. Combien perds-tu entre celui ouvrant à 12° et celui à 25° ?

Mathieu Pobeda : Aux alentours de 2 dB. On a en revanche beaucoup travaillé pour que le 25° soit aussi sain que le 12°. On a vu chez la concurrence des enceintes où, quand tu passes sur un angle vertical plus grand, le comportement devient assez erratique avec des trous à certaines fréquences qui reviennent quelques degrés plus tard. De notre côté un cherche un effet de shelf le plus naturel possible.

SLU : Quelle est l’impédance de cette enceinte et comment est-elle amplifiée ?

Mathieu Pobeda : C’est une 8 Ohm et sur un NXAmp4x4 il est possible d’en mettre 4 en parallèle. Cela permet de raccorder 4 têtes ou trois subs par canal d’ampli.

SLU : Est-ce possible de placer le M10 en position verticale, a-t-il cette polyvalence ?

Mathieu Pobeda : Non, nous n’avons pas poussé vers cette possibilité dans ce segment, mais rien n’empêche cela dit de le faire.

40 kg sur la balance, 1 kW au bornier et 136 dB SPL au sonomètre

SLU : On parle du sub ?

Mathieu Pobeda : On a d’abord soigné la taille en le concevant en 2 pour 3 en hauteur donc des flight compatibles, faciles à rentrer, à ranger dans un camion, ce qui est très appréciable. Il est prévu pour être en ligne ou au sol. Le HP qui l’anime est un tout nouveau 15’’ au néodyme plus léger, et surtout avec une élongation très conséquente pour cette taille de membrane et un son beaucoup plus « tenu » car on a pu travailler son BL.
Sans être un flat top, sa courbe chute beaucoup moins vite. Même sur de grandes excursions, on maintient ce HP dans une fenêtre où il est efficace, garde de l’articulation dans le grave et ne tire pas sur la suspension jusqu’à générer des bruits parasites.

Le MSUB15, 101 dB de sensibilité pour 40 kg sur la balance

SLU : Quelle est la charge ?

Mathieu Pobeda : Un passe-bande mais un peu plus hybride, ce qui nous donne une sensibilité de 101 dB. J’ai passé près d’un an et demi sur ce HP pour lui faire faire ce qu’on voulait tout en le fiabilisant. Comme ce 15’’ est tenu, cela a été relativement facile.

SLU : Tu nous développes ça ?

Mathieu Pobeda : Quand un HP est en limite de compliance, très souvent la suspension va se retourner et comme tu tires sur le cône, tu vas vite détruire la cellulose et le tout va péter. Il en va de même pour le BL. Si ton HP n’est pas tenu, il va partir très vite et faire n’importe quoi. Concevoir une enceinte à partir d’un HP bien tenu simplifie les choses.

SLU : Le cahier des charges pour le sous-traitant impliquait donc un certain nombre de caractéristiques précises…

Mathieu Pobeda : Bien sûr. La demande part pour un 15’’ et 3’’ pour la bobine ce qui est suffisant pour ce type de sub, avec une certaine puissance admissible et certaines autres caractéristiques. Ce qui est important c’est que le dimensionnement soit bien fait et que tous les watt soient utilisés.

SLU : Vous l‘avez pensé plus comme renfort ou comme vrai sub ?

Mathieu Pobeda : C’est un sub de ligne qui n’est pas conçu pour générer de l’infra ; pour cela il faut du RS18 ou du LS18. Eventuellement, posé, il retrouve une extension vers le bas grâce au couplage avec le sol, mais pas en ligne.

SLU : Ratio de 2 subs pour 3 têtes, comment avez-vous prévu l’accroche ?

Mathieu Pobeda : Nous avons deux frames différents. Le Touring Bumper va prendre à la fois des subs et des têtes, avec comme limite que le nombre de têtes et de subs, ces derniers multipliés par 1,5, ne dépasse pas le chiffre de 12. Par exemple 6 têtes et 4 subs cela fait 12 puisque les 4 subs comptent pour 4*1,5=6. Le maxi est donc 12 têtes ou 8 subs par bumper. Le second bumper n’accepte que des têtes et monte à 12. C’est celui qui sert aussi à raccorder sous les subs des têtes. Le MSU15 peut facilement être accroché à 0° ou à 180 grâce à des connecteurs Speakon en face avant.

Deux montages qui permettent en revanche d’atteindre la pleine capacité du frame, 8 subs ou 12 têtes.
Un montage plus que raisonnable par rapport aux normes. 6 têtes et deux subs. Les deux autres, permettant d’atteindre un contour et une réponse satisfaisants, sont posés au sol.

SLU : Malgré son ébénisterie en bois, le MSUB15 ne pèse que 40 Kg. Pourquoi du bois et pas du composite ?

Mathieu Pobeda : Quand ce n’est pas nécessaire d’avoir recours au composite pour des fonctionnalités précises comme sur les têtes ou certains subs, on reste en bois sur les subs.

SLU : Est-ce que vous faites encore de la vibro sur la caisse elle-même et comment ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On le fait avec des accéléromètres et des lasers mais franchement on sait déjà à peu près où se situe le problème grâce à la simulation et à notre expérience de fabricant d’enceintes. L’empirisme est génial, mais pour une entreprise comme nous, il faut capitaliser sur le savoir Nexo.

Joseph Carcopino pris dans son labo lors d’un reportage paru en 2016

SLU : Au fait, qui est le papa du GeoM10 ?

Mathieu Pobeda : L’ensemble de l’équipe R&D et Comsol (rires). A titre personnel je me suis beaucoup occupé de la partie acoustique mais pour ces deux nouvelles enceintes il n’y a pas eu de personne dédiée. C’est vrai que je me suis beaucoup occupé en son temps du M6, mais pour le M10 on a vraiment tous collaboré sous la direction de Joseph (Carcopino NDR) qui est à a tête du R&D.

SLU : La M10 a donc bénéficié à plein de la simulation informatique.

Mathieu Pobeda : Oui absolument, on a vraiment mis la surmultipliée dans ce domaine. La simulation te fait gagner énormément de temps, t’évite d’aller vers des solutions qui ne marcheront pas et tu sais à l’avance les derniers détails qui vont avoir besoin d’être lissés. La simulation ne trouve pas de solutions à ta place, mais te simplifie le travail. Quand tu vas sortir les premiers modèles, tu sais déjà où tu auras structurellement des modes. En revanche tu ne sais pas s’ils seront pénalisants et tu ne sais pas quel sera leur niveau. Il y a encore des progrès à faire dans cette direction-là.

SLU : Tu te sers de l’existant ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On benchmarke avec nos autres produits, qu’ils soient en ébénisterie traditionnelle ou en composite.

SLU : Vous corrigez beaucoup dans les DSP des NXAmp ?

Mathieu Pobeda : Non, le DSP peut lisser et améliorer légèrement mais comme on dit dans la profession shit in, shit out ! La M10 est bien née et on n’a pas besoin de corriger des défauts à proprement parler.

SLU : Donc si un nouveau NXAmp arrive avec plein de ressources, le son de la M10 ne va pas changer…

Mathieu Pobeda : Non, et puis ce n’est pas dans nos habitudes. Il faut favoriser la compatibilité, et dans ce cas précis, ce ne serait pas le cas entre les deux amplis que tu cites. Nos enceintes quand elles sont mécaniquement finies ont, comme tu l’as suggéré, 98% de leur potentiel prêt à fonctionner tel quel. On n’est jamais tombé en rade de ressources DSP.

David Hochtenbach : J’ai pendant 10 ans eu la responsabilité des presets chez Nexo, c’est donc un sujet que je connais TRES bien.

David Hochtenbach, deux oreilles, une langue bien pendue, trois bonnes raisons de l’écouter

Mathieu Pobeda et David Hochtenbach

SLU : Pourquoi parles-tu au passé ?

David Hochtenbach : Place aux jeunes (rires). Nous avons convenu que les ingénieurs du bureau d’études commencent les presets et que je les finirai. On a choisi cette façon de travailler après les premières écoutes.
La M10 est très bien née aussi parce qu’il y a une belle collaboration entre les ingénieurs R&D et le terrain, sur une architecture qui va déjà délivrer ces fameux 98% du son. Le preset n’est que du lissage, du papier triple 0 qui fait mieux glisser, le reste est déjà abouti.


SLU : Les GeoM10 sont donc sur la fameuse potence Nexo ?

Un montage au ratio normal, trois têtes M10 et deux renforts MSUB15.

David Hochtenbach : On va dire ça comme ça. On travaille dessus, on est bon. C’est prêt à être lancé. Pas d’effets d’annonce chez Nexo. J’ajouterai aussi que ce système va sortir avec des data sheets très conservatrices. On est « plus et mieux » que ce qui est annoncé.

Mathieu Pobeda : Quand on annonce un SPL Max de 131 dB, on le fait en bande large, pas en coupant un peu dans le bas. Si on coupe à 100Hz, on monte à 135 dB. Quand on annonce 56 Hz c’est à -6 dB.

SLU : Il y a quand même les niveaux, les limiteurs, la mise en phase à encoder…

David Hochtenbach : Non, tout ça est déjà fait !

SLU : Ohh t’es un futur chômeur toi…

David Hochtenbach : Non (rires !) Il y a longtemps eu une jurisprudence qui voulait que ce soit plat dans l’axe à la mesure. C’est bien pour 10% des ingés son, , mais pour les 90% restants c’est une très grave erreur car ils ne s’y retrouvent pas. Il ne faut donc prendre aucune option marquée mais faire en sorte que ça sonne sans être obligé de mettre des points d’égalisation partout.

SLU : C’est donc ton boulot. Ca existe encore être droit ?

David Hochtenbach : Pas vraiment. Il y a des gabarits de courbes de réponse sur les tournées. Les gabarits actuels sont à +14 dB pour la bande qui va jusqu’à 120 Hz et après, la ligne bleue des Vosges avec un petit trou dans le haut mid vers 2,5 kHz car ça arrache un peu les oreilles. On parle là des musiques dites traditionnelles, je te laisse imaginer ce que c’est sur des musiques électro.
Je te donne un exemple que j’ai vu avec nos enceintes. Trois M28, six S118 et six B112, et la balance tonale plaisait à l’utilisateur. On est loin des 14 dB ! On arrive à des lignes de subs qui n’en finissent plus, des subs qui très souvent sont en plus mal employés. Il y a des erreurs commises dans le design des subs.

Le S118, le sub du système STM

SLU : Tu nous expliques ?

David Hochtenbach : On pense contrôler la directivité mais en définitive on perd le punch et du coup on est encore obligé d’en mettre encore plus. La répartition des subs dans la salle n’est pas bonne. Tu peux faire le montage que tu veux mais ne perds pas de vue que la couverture horizontale n’est que la moitié du travail, l‘autre moitié c’est le punch.
On travaille dans le live et c’est important de préserver le temporel et cet impact que les gens recherchent. On a fait des essais et des séminaires chez Nexo, et nous sommes arrivés à la conclusion que 5 ms de plus sur un sub qui est à l’extérieur pour faire du steering, ça conduit à un hors phase à 80 Hz.

SLU : Ahh c’est sûr que ça tape moins…

David Hochtenbach : Le problème est que plein de tournées agissent ainsi. Ils sont contents parce que ça couvre large, mais il n’y a plus aucun punch. Tout ça pour dire que la balance tonale est quelque chose de très subjectif. Il faut absolument favoriser le temporel.

SLU : Quel montage préconises-tu alors ?

David Hochtenbach : Cela dépend de la salle, mais il est essentiel de ne pas vouloir aller trop loin dans la répartition horizontale. Il faut faire très attention à la dissonance cognitive qui est engendrée par la vision de lobes dans le logiciel de prédiction, des lobes qui, à l’écoute, ne se révèlent pas si gênants que ça.
Il ne faut pas de son qui soit fait au détriment de la physiologie ou du ressenti. Le sub dans le live est là pour offrir des sensations, et si cela n’opère pas bien dans le punch, on perd tout l’effet. Il y a quelque temps à Seoul, Psy passe en pleine époque du Gangnam Style. Un million de personnes se massent devant la scène. On avait mis 56 S118 sur le front de scène. Le truc était parfaitement léché avec des délais sur les côtés. C’était magnifique.
Arrive le mixeur de Psy. Il joue un CD et là il nous annonce que c’est tout pourri et qu’il veut deux tas traditionnels à gauche et à droite. Les séoulites avaient passé des heures à tout mesurer et caler, il a fallu tout changer. « Moi, il faut qu’il y ait du punch » avait-il dit. Entre les deux il faut trouver le bon compromis. Il faut beaucoup de pédagogie, mais aussi des connaissances physiologiques et acoustiques.